Après avoir insufflé un peu d’espoir à leurs partisans avec deux victoires consécutives, le Canadien est revenu à ses bonnes vieilles habitudes en s’inclinant, encore une fois à domicile, par la marque de 3-2 face aux Panthers de la Floride. Le secret des Panthers face au Tricolore, la complaisance. Malgré les multiples avertissements de l’entraîneur Guy Carbonneau, les joueurs croyaient bien pouvoir vaincre la formation dirigée par Jacques Martin en fournissant l’effort minimum.
Ce qui devait arriver, arriva. C’est en toute humilité que la Floride est venue subtiliser deux points au Centre Bell devant une foule mystifiée par la piètre performance de leurs Glorieux.
Cette défaite de 3-2 est en réalité une de 3-0, puisque les deux buts du défenseur Andrei Markov ont été marqués en fin de troisième alors que l’issue de la partie était déjà scellée.
Lors de la conférence de presse d’après match, Carbonneau paraissait dépassé par les événements. On l’aurait été tout autant si on avait été à sa place. Bien que prévenus par le danger que représentait la Floride, les joueurs n’ont pas cru bon débuter la partie avec fougue et combativité.
Comment expliquer pareille déconvenue à l’aube du plus long périple de l’équipe sur la route ?
L’hypothèse la plus plausible, comme mentionné précédemment, les joueurs ont du prendre cette équipe à la légère. Ce qui est une erreur impardonnable pour une équipe qui ne peut se permettre de s’incliner contre des adversaires qu’elle devance au classement.
Aussitôt que le Canadien parvient à creuser un écart avec les équipes du dernier tiers de son association, une contre-performance vient tout gâcher.
C’est malheureux, mais c’est une réalité à laquelle il faudra s’habituer. Il ne faut pas s’attendre à des miracles de cette formation. Elle est fragile, trop émotive et manque définitivement de maturité. Même si les dirigeants ne cessent de répéter à ses joueurs de rester calme dans la victoire comme dans la défaite, ça ne change absolument rien. La défaite contre la Floride en est une autre bel exemple.
Que devrait-on faire pour remédier à la situation ? Voilà la question qui se pose dans de nombreuses chaumières et à la quelle s’attarde les dirigeants de l’équipe. Plusieurs tendent à privilégier un grand nettoyage pour laisser plus de place aux jeunes. Un grand ménage risque fort probablement de se traduire par une exclusion des séries. Scénario auquel les dirigeants ne peuvent souscrire. Il ne reste plus qu’à faire confiance aux joueurs en place et espérer que les jeunes contribuent davantage au succès de l’équipe.
Tous ceux qui réclament haut et fort que le Canadien transige devront prendre leur mal en patience. À moins d’un miracle, il serait étonnant que Bob Gainey parvienne à dénicher la perle rare par voie de transaction. Ce message s’adresse tout particulièrement aux nostalgiques de l’ère Pollock, où le bon Sam arrivait à refiler ses indésirables en retour de joueurs de premier plan.
Si les deux prochains encans amateurs, ceux de 2008 et 2009, se révèlent aussi prometteurs qu’on le prétend, Gainey pourrait transiger certains vétérans, à la date limite des échanges, pour augmenter sa banque de choix au repêchage. Désireuses d’améliorer leur rang de sélection, certaines équipes pourraient être tentées de frapper à la porte de Gainey.
En attendant, vous pouvez toujours fantasmer sur une des trois merveilles du Tampa Bay (Lecavalier, Richars, St-Louis), mais vous savez comme moi que les fantasmes deviennent rarement réalité.
Aujourd’hui plus qu’hier, la patience est de rigueur.