Carbonneau doit être prudent avec les remaniements de trios. Même si le Canadien parvient à se maintenir en quatrième position de l’Association de l’Est, ses poursuivants se font de plus en plus insistants. Seulement 6 points les séparent de la neuvième position occupée par les Maple Leafs de Toronto, qui détiennent un match en main sur le Tricolore.
Dans cette tranche importante du calendrier, où la Flanelle doit se battre pour garder sa position en milieu de peloton, l’intensité des batailles ne lui donnera d’autres choix que de tenir le rôle de l’agresseur, plutôt que celui de victime.
Pour cette raison, le coup porté par Maxim Lapierre à l’endroit de Sydney Crosby lors de la mise au jeu initiale, l’autre soir à Pittsburgh, un coup qui avait toutes les apparences d’un « six pouces », lance un message clair : si vous voulez battre le Canadien vous devrez être prêt à souffrir physiquement, car nous n’hésiterons pas à porter les premiers coups.
Dans cette première portion de calendrier, l’entraîneur Guy Carbonneau a trop souvent témoigné de l’inertie de ses joueurs et de leur incapacité à inverser les rôles. Le Canadien s’est trop souvent contenté de faibles répliques aux fréquentes charges de leurs adversaires. On a qu’à penser aux parties contre les Maple Leafs de Toronto, où Toronto se plait à pénétrer dans le territoire adverse en toute impunité.
Pour l’une des rares fois de la saison Aaron Downey et Garth Murray étaient de l’alignement pour faire face aux Penguins dimanche dernier. Leurs présences lancent un message très clair aux réguliers : une implication physique, de la part de tous les joueurs, sera exigée d’ici la fin de la saison. Il ne faudrait pas s’étonner de les revoir dans l’alignement. De toute manière, l’offensive est anémique avec ou sans eux dans l’alignement. La grande différence c’est que l’on n’aura pas à sacrifier un régulier pour venir à la défense du capitaine.
Après avoir critiqué ouvertement la manière dont ses coéquipiers se comportaient dans l’adversité. Sheldon Souray est passé de la parole aux actes en se portant à la défense du capitaine Saku Koivu après que celui ait été victime d’une sévère mise en échec de la part de Colby Armstrong. Il sera intéressant de voir comment réagiront Chris Higgins et Michael Ryder la prochaine fois que Koivu sera la cible d’une charge semblable. Ils n’ont pas intérêt à tourner le dos comme ils l’ont fait l’autre soir. Ils devront s’habituer dès maintenant à l’intensité de la deuxième moitié de saison. L’entraîneur Guy Carbonneau doit s’assurer que ses joueurs effectueront cette transition.
Il est temps pour messieurs Higgins et Ryder de prouver leur véritable valeur puisque leurs contrats viendront à échéance à la fin de la saison. Les deux ont offert une prestation acceptable dimanche dernier face aux Penguins, mais cela demeure encore trop peu pour des joueurs qui aspirent à se retrouver sur le premier trio d’une équipe dans la LNH.
Pour l’énième fois depuis le début de la saison, Guy Carbonneau a décidé de remanier ses trios. Même si l’entraîneur a eu la main heureuse, les joueurs doivent sûrement se poser des questions.
Comment se fait-il qu’une équipe qui est parvenue à se maintenir, pour la majorité du calendrier, parmi les 4 meilleures équipes de son Association, peut-elle modifier ses trios aussi régulièrement ? Serait-ce que l’entraîneur succombe aux pressions exercées par son entourage ?
Seul celui formé de Tomas Plekanec, Alexei Kovalev et Guillaume Latendresse n’a pas été démantelé. Plekanec est le meilleur attaquant depuis un mois et fait taire tous ceux qui l’ont tenu responsable pour les insuccès du deuxième trio. Il est le seul à avoir hausser son niveau de jeu dans cette période cruciale de la saison. Il montre une fiche de 16 points dont 9 buts depuis le Réveillon du Nouvel An. Il ne faudrait pas oublier que Plekanec en est qu’à sa deuxième saison complète dans la LNH.
Pour les joueurs, il est difficile de comprendre pareil comportement. Si ces changements se répètent trop souvent, ils risquent de perdre tout leur effet.
Bob Gainey ne peut tout de même pas descendre dans le vestiaire à chaque saison.