Le Canadien de Montréal, tout comme le grand Mohamed Ali, pratique le « rope-a-dope » à la perfection. Lors de leur victoire de 3-2 en fusillade contre les Maple Leafs de Toronto, les troupiers de Guy Carbonneau a su encaisser, sans broncher, les attaques répétées de leurs adversaires. Incapables de porter le coup fatal, les Leafs ont tout simplement manqué de carburant en troisième période. Ce qui devait arriver arriva. Mike Johnson égala la marque, 2-2, d’un tir précis dans le haut du filet. Laissé seul dans l’enclave, Johnson a converti une passe précise d’Alexander Perezoghin.
Cette partie sera, à mon avis, très représentative de celles qui seront disputées par le Canadien cette saison, en particulier sur la route. Cette équipe ne possède pas les éléments pour soutenir une pression constante en territoire adverse. Elle devra donc compter sur un gardien de but au sommet de son art. La brigade défensive montre déjà des lacunes importantes qui ne peuvent être masquées que par une couverture et un support significatif des attaquants.
La facilité avec laquelle les avants adverses pénètrent en zone défensive est très inquiétante. Les chances de marquer se multiplient, sans compter les punitions pour obstructions ou avoir retenu qui sont appelées avec régularité.
En deuxième période contre Toronto, le Canadien subissait le jeu. Même si le chiffre des lancés, 11-8, en faveur des Leafs, laisse croire que le Canadien s’est bien défendu, le jeu se déroulait que d’un seul côté de la patinoire.
Constamment embourbé dans leur territoire, les défenseurs étaient incapables d’effectuer des sorties de zone. Il est évident que le peu de mobilité de certains défenseurs cause beaucoup d’ennuis. Il serait facile de pointer du doigt Sheldon Souray, mais le gros défenseur doit être mieux employé par l’entraîneur Guy Carbonneau. Il doit éviter de le mettre sur la glace en fin de période, en particulier contre la meilleure ligne adverse. En l’absence de Francis Bouillon, Markov, Komisarek et Rivet doivent forcer la main de leur entraîneur et s’imposer comme la solution.
Carbonneau n’a pas à satisfaire Souray parce qu’il entreprend la dernière année de son contrat et qu’il doit montrer des statistiques intéressantes afin d’augmenter sa valeur. Il est plus probable que Souray quitte le Canadien avant la fin de la saison que de le voir parapher une entente à long terme avec le Tricolore.
Le deuxième trio
Malgré une récolte de 3 points sur une possibilité de 4 au cours de leurs deux premières parties sur la route, il faut toujours trouver matière à critiquer. Kovalev et Samsonov font présentement les frais d’une cavale orchestrée par des journalistes et commentateurs sportifs montréalais en manque d’inspiration Cette crise est si importante qu’elle a relégué au second plan, celle impliquant l’identité du gardien de but pour le prochain match.
Bien que leur performance soit en deçà des attentes, ce trio n’en est qu’à ses premiers balbutiements. Kovalev, Plekanec et Samsonov ont été regroupés pour la première fois lors de la dernière partie hors-concours face aux Sénateurs d’Ottawa. Cette partie s’était soldé par une victoire de 6-5 du Canadien et ce trio s’était approprié les trois étoiles. C’est fou comme les gens oublient vite.