Tout allait bien. Le Canadien menait à la marque par trois buts à un. Les jeunes continuaient à produire, Chrostopher Higgins et Garth Murray étaient responsables de deux des trois buts de l’équipe. Jose Theodore multipliait les arrêts clés. Rien ne laissait présager une telle débâcle.
Et puis 5 minutes après le début de la deuxième période, les joueurs du Canadien ont décidé de prendre congé. Jugeant que leur avance de deux buts était suffisante pour l’emporter face à une adversaire dont la fiche est sensiblement la même que la sienne. Les joueurs du Canadien ont sûrement dû avoir le raisonnement suivant :
Si nous ne pouvons revenir de l’arrière alors que nous sommes menés au pointage par deux buts ou plus, pourquoi les Oilers, eux, seraient-ils en mesure de le faire. Nous possédons un meilleur gardien de but. Laissons-le faire le travail à notre place et nous pourrons ainsi quitter la capitale albertaine avec deux points de plus au classement tout en ayant dépensé le minimum d’énergie.
C’est alors que les porte couleurs du Canadien se sont mis à faire ce qu’ils font de mieux, comme provoquer des revirements dans leur zone, abandonner les rondelles libres à l’adversaire, prendre de mauvaises punitions au mauvais moment (Ryder et Dandenault pourraient faire la leçon à bien d’autres). Des formules éprouvées qui ne ratent jamais et qui sont inscrites en grosses lettres dans le livre Comment perdre des parties de hockey sans se fatiguer.
Plusieurs joueurs vous diront que ce n’est pas tricher, mais plutôt savoir gérer ses énergies lorsque l’on joue sur la route.
Claude Julien croyait que ses joueurs avaient saisi le message suite à sa colère de dimanche dernier après la déconfiture de sa troupe face à Anaheim. Comme les joueurs n’aiment pas se faire taper sur les doigts, nous avons eu droit à un sursaut de fierté, mardi soir, face à Phoenix.
Hier soir, le Tricolore a berné, encore une fois, ses pauvres partisans dont la foi est malheureusement inébranlable. Mais ne croyez pas que ces performances comateuses passent inaperçues chez la haute direction du Canadien. En l’absence de Kovalev et Koivu, Gainey a été en mesure d’évaluer la capacité de certains joueurs à assumer des responsabilités accrues. Si certains joueurs ont prouvé qu’ils méritaient la confiance de l’organisation d’autres ont failli à la tâche. Rien ne sert de nommer des noms, car les coupables devraient quitter dans un avenir rapproché.
La défaite d’hier n’a servi qu’à confirmer les impressions. Et ne croyez pas qu’une bonne performance pourra faire hésiter Gainey, car son jugement est déjà rendu. Une transaction, lorsqu’elle implique un joueur important, a plus d’impact qu’une colère d’un entraîneur.