Hautement regardé comme l’un des meilleurs espoirs des Canadiens, Tomas Plekanec connaît une impressionnante carrière, jusqu’à maintenant, avec les Bulldogs de Hamilton de la Ligue Américaine de Hockey. Sans faire trop de bruit, Plekanec a ammassé 176 points en 231 parties. Il semble plus prêt que jamais à enfin avoir une véritable chance avec le grand club. Tomas a récemment pris le temps de s’asseoir et de répondre aux questions de Jarda Zakravsky, de HabsWorld, à propos de son passé, présent et futur dans l’organisation du tricolore.
HW – Qu’est-ce que tu penses de la présente saison, et quels étaient tes objectifs?
T.P. – La deuxième moitié de la saison fut particulièrement excellente. À un certain moment, nous
étions à 15 points d’une place en séries. Pour avoir surmonté cela, c’est
preque un miracle. Depuis février nous avons gagné 70% de nos parties et nous
sommes l’une des équipes les plus hot de la ligue. Si la première moitié de
saison avait été un peu mieux, nous aurions sûrement remporté le titre de la
division. Mais notre équipe est très jeune et sans expérience. Ça l’a prit plus
de temps à s’adapter. Des joueurs très importants, comme Bégin et Komisarek,
nous ont grandement aidé à la fin de la saison.
Notre objectif pour cette saison est simple : c’est qu’elle soit la plus longue
possible ! Nous affrontons la meilleure équipe de la ligue, les Americans de
Rochester, en première ronde. Nous ne sommes pas les favoris mais nous les avons
quand même battus 3 fois cette année. Il y a donc des chances.
HW – Durant le lockout, plusieurs joueurs de la LNH ont rejoint la Ligue
Américaine. Est-ce que le niveau de la ligue est vraiment supérieur ?
T.P. – Peut-être, mais seulement un peu. Seulement des jeunes joueurs de la
LNH sont venus, pas de star. Le niveau est un peu meilleur, mais il n’y a pas de
différence significative comparée à la saison passée.
HW – Est-ce que tu te tiens au courant de la ligue Tchèque et de l’équipe de
Kladno durant la saison?
T.P. – Évidemment que je suis la ligue Tchèque! Kladno a été super cette
année. En grande partie à cause de Patera et Prochazka qui sont revenus. Il y a
aussi eu Tomas et Frantisek Kaberle, et Jaromir Jagr. Après 3 ans dans les bas
fonds du classement, une sixième place est un grand succès pour l’équipe.
HW – Comment est-ce possible que tu fut le patineur le plus rapide durant les
Compétitions du Match des Étoiles alors que tu n’as pas gagné à Hamilton ?
T.P. – Je n’ai jamais été un des patineurs les plus rapides. Au Match des
Étoiles je fus surpris de voir comment rapide j’étais. :) Mais je ne suis pas
extrêmement rapide.
HW – Après 3 ans en Amérique du Nord, qu’est-ce qui te rend le plus fier?
T.P. – Évidemment, mes premières parties dans la LNH furent fantastiques.
C’est mon rêve de jouer dans la LNH et, en plus, de le faire devant un Centre
Bell plein, ce fut un une grande sensation. Je crois que s’il n’y avait pas eu
de lockout, j’aurais joué plus de deux parties avec les Canadiens. D’un autre
côté, j’apprécie chaque saison. Chacune est spéciale.
La première année j’ai dû m’adapter (pas seulement au hockey, mais pour le
langage) mais j’ai quand même eu 45 points, ce qui est bien je pense,
considérant que nous avions une très bonne équipe. De faire les finales a été un
grand succès et une bonne expérience.
La deuxième saison j’ai joué dans mon premier Match des Étoiles et terminé
premier dans les stats d’équipe. Cependant, les séries éliminatoires ont mal
été. Je pense que si nous avions bataillé un peu plus, nous aurions pu avancer.
Et cette année, joueur par excellence du Match des Étoiles et le prix du
patineur le plus rapide, héhé :) Mais j’ai encore à m’améliorer.
HW – Quels sont tes plans pour l’an prochain? Vas-tu retourner à Hamilton si
la LNH est encore en lockout ou si tu ne fais pas l’équipe avec les Canadiens ?
T.P. – Je ne sais pas ce qui va se passer et je n’y pense pas. Nous verrons
après la saison.
HW – Qui est le plus grand animal de party dans l’équipe des Bulldogs? Qui
aime avoir le plus de fun à l’extérieur de la glace?
T.P. – Un farceur ? Je dirais Steve Ott, qui appartient aux Stars de Dallas.
Il parle et parle sans arrêt du matin jusqu’au soir. :) Des fois, JP Côté lance une
bonne joke. Mais, la plupart de nous sommes des assez bons farceurs. Animal de
party? Je ne vous le dirai pas! Les fans ne doivent pas savoir ça. :)
HW – Quelle partie de ton jeu dois-tu améliorer le plus pour pouvoir te
rendre dans la LNH ?
T.P. – La partie défensive et les mises au jeu. Et ma constance.
HW – Quel joueur méconnu ou non repêché en République Tchèque penses-tu aura
le plus de succès dans la LNH ?
T.P. – C’est difficile à dire puisque je n’ai pas vu la ligue Tchèque depuis
3 ans. Peut-être mon ancien coéquipier de Kladno Nilos Horava pourrait jouer
ici. Il préfère le style de hockey canadien.
HW – Depuis les series d’il y a 2 ans, beaucoup a changé dans l’équipe des
Bulldogs. Peux-tu comparer l’équipe de 2002 avec l’édition actuelle ?
T.P. – Comparer ces 2 équipes est très difficile. Il y a 2 ans, nous avions
une « équipe de la LNH ». L’année suivante, plus de 10 joueurs des Bulldogs
jouaient régulièrement dans la LNH (Conklin, Bergeron, Semenov, Stoll, Torres,
Ryder, Bouillon, Ward, Lindsay, Hossa, Hainsey, Komisarek…)
HW – Dernière question : Es-tu excité quand tu joues au hockey? Si oui, quel
est le moment où tu ressens le plus d’émotion?
T.P. – Je dirais que le moment qui m’excite le plus c’est quand je compte un
but. L’aréna explose, les fans sont en délire, frappent des mains, etc. C’est le
meilleur feeling. Bien sûr, gagner une partie est excitant aussi, mais c’est
différent. Souvent tu sais 5 minutes d’avance que tu vas gagner, donc tu t’en
attends et ce n’est pas une aussi grosse surprise que quand tu comptes un but.
Un autre moment vraiment émotif et excitant, que j’aimerais vivre au niveau
senior, c’est d’écouter l’hymne national après avoir gagné un Championnat du
Monde. Je ne pourrais pas imaginer de meilleure sensation!