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Même si plusieurs partisans du Canadien fondaient beaucoup d’espoir en Mathieu Garon, pour son bien ainsi que celui de l’organisation, le Canadien ne pouvait se permettre de le garder plus longtemps. Le second de Théodore a prouvé, la saison dernière, qu’il méritait de devenir l’homme de confiance d’une franchise de la LNH. Et ça Bob Gainey l’a bien compris.
Je ne vous cacherai pas que j’ai un faible pour les gardiens de but « gros format » tels que les Martin Brodeur, Roberto Luongo, Jean- Sébastien Giguère ou Nikolaï Khabibulin. Ils ont prouvé au cours de dernières années qu’ils représentaient l’avenir de la profession, car plus dominants et surtout plus intimidants devant leur filet.
Les nouvelles techniques employées pour garder les buts favorisent également le gardien à gros gabarit. Si la qualité des réflexes pouvait autrefois compenser pour une petite taille, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le positionnement devant le filet est devenu la principale préoccupation. Les gardiens de but n’essaient plus d’arrêter les tirs, mais de se placer de manière à ce qu’ils les atteignent. La rapidité d’exécution alliée à la vitesse des lancers ont rendu la tâche beaucoup plus ardue pour les gardiens de petite taille.
Ce ne fut certes pas la logique employée par Bob Gainey et ses adjoints pour justifier l’échange de Mathieu Garon et d’un choix de troisième ronde aux Kings de Los Angeles en retour de Radek Bonk et de Cristobal Huet.
Au cours des dernières années le Canadien s’est forgé une bien mauvaise réputation auprès des joueurs évoluant dans le circuit Bettman. Le manque de direction et les mauvaises décisions prises par son état major furent très mal perçues à travers la ligue. Plusieurs joueurs avaient du mal à expliquer comment une franchise au passé si glorieux pouvait faire preuve d’aussi peu de jugement dans sa prise de décision. Je ne vous nommerai pas les coupables puisque que vous les connaissez sûrement déjà.
L’embauche de Bob Gainey avait comme principal objectif de redonner à cette franchise une crédibilité auprès des autres organisations en plus de regagner la confiance des joueurs. Où je veux en venir avec çà ? Les joueurs recherchent toujours une organisation où ils sont convaincus que leur intérêt est également pris en considération lorsqu’il est question de leur avenir. L’échange de Mathieu Garon représente la plus belle preuve de ce que j’avance.
Pour le bien de Mathieu Garon, le Canadien a pris la décision de se départir de celui que l’on considérait possiblement comme le meilleur second du circuit. Ce geste sera très bien perçu à travers la ligue puisqu’il prouvera que l’organisation est sérieuse dans la gestion de son personnel et dans son désir de construire une équipe compétitive. Les répercussions se feront sentir aussi bien auprès des nouvelles acquisitions que des joueurs repêchés. Indépendamment du salaire, les joueurs recherchent un environnement où la victoire est la seul et unique priorité. Il n’y a de formule magique pour réinstaurer la fierté d’arborer la Sainte-Flanelle, il faut seulement prouver qu’elle a toujours sa valeur. Et ça Gainey l’a bien compris.
